lundi 30 mars 2009

Le premier amour

"Lhomme veut être le premier amour de la femme, alors que la femme veut être le dernier amour de l'homme" Oscar Wilde.


Généralement, on se rappelle avoir aimé plusieurs fois.

Ce que l'on a éprouvé pour eux ou elles était à chaque fois unique, pourtant, avec le temps, ce souvenir d'amour devient plus uniforme. Comme si un voile venait lentement se poser sur les sentiments passés, les polissant aux yeux du ressenti présent. Il faut dire que les sentiments passés sont souvent minimisés par ceux du présent, l'amour et la passion emportent et enterrent les vieux (re)sentiments.

Mais quel regard y porte-t-on quand on est toute seule sur son canapé et en plein bilan ?

Et bien on réfléchi, on réfléchi, on réfléchi beaucoup. L'amour, la passion et et la réflexion vont ils ensemble ? Non... Clairement. C'est donc pour moi, vraiment sans aucun doute, un moment idéal pour me disséquer, me torturer et remettre quelques coups de hache dans mes souvenirs polis et blanchis.


Dans un premier temps, j'ai mis soigneusement de coté mes vieux dossiers les plus importants (si vous les cherchez, c'est facile, ce sont ceux qui sont les moins polis et blanchis, ils sont de plus généralement peu nombreux). Ces dossiers restent volumineux par les questions restées en suspend, par l'intensité des interrogations liées à la prise du recul.

Alors que LE vieux dossier, (celui qui vraiment m'avait torturé des années durant avec sa belle couche de poussière, et dont pourtant... je ne parlais qu'en bien... vous saisissez le paradoxe du vieux dossier...) traînait sur ma table de chevet, j'ai eu l'occasion de lui parler et de le rencontrer. Sur le coup, c'est l'euphorie! En plein bilan sur "me myself and I" j'ai l'occasion unique d'aller épurer ce dossier qui prend beaucoup de place, trop... trop de place... et pourquoi pas la place d'un autre.
L'angoisse prend alors sa place, aller confronter son passé certainement idéalisé par la période postpubère/préadulte n'est-il pas risqué ? Après avoir accepté en amour : le doute, la déception, la désillusion était-ce le moment de faire s'écrouler un mythe, un pilier fondateur de ma chaotique vie amoureuse ? Et si c'était le temps, justement, trouver les défauts des fondations ? Détruire pour mieux reconstruire il parait...

Alors je l'ai fait, j'ai plongé mon regard dans le sien. Comparé sa vie à la mienne, mes naufrages à ses cataclysmes, mes éclats de rire à ses petits bonheurs.

C'est un moment magique et douloureux.
Magique car, on ne reconnait pas toujours de l'autre 8 ans plus tard, les joix et les peines ayant laissé leurs trace, mais là... je n'avais encore jamais eu autant une impression de temps suspendu. Plus rien n'existe autour de nous, en quelques secondes, en un regard, il sais ce que je suis devenue je sais et qui il est. Le temps ne s'est pas arrété, on se connait depuis 10 ans dont 8 de silence mais malgrès tout on se devine comme au premier jour. Deux être s'étant aimés, déchirés se racontent leur absence. La douceur de compliments qui ne sont pas attendus, des réponses que je n'avais pas imaginé. Des réponses... des réponses... à un moment de ma vie où je ne trouvais que des question...
Mais cela reste douloureux. Ca n'est pas une douleur vive, ou saignante, elle n'a plus la force de l'amour ou de la passion, c'est une douleur du passé, du souvenir et de sa compréhension. Mais qui a dit qu'on effacait des cicatrices sans douleur ?

Depuis, ce n'est plus la même magie qui opère sur le vieux dossier. J'ai épuré presque toutes les vieilles question ( j'en ai gardé quelques unes pour le souvenir et le mythe, et non je n'assassinerai pas blanche neige ou Cendrillon... donc... je garde quelques unes de mes reliques...j assume).
Ce regard nouveau, ce recul, va bien sur alimenter de nouveaux débats chez moi. Ne voyant pas plus la passion et l'amour 8 ans plus tard de la même manière, j'apprends à voir mes vieux dossier autrement. Il n'en va pas moins que je vais continuer à creuser la question, ne disais je pas que amour, passion et réflexion ne font pas bon ménage ? Ah... Aie...

1 commentaire:

Bulibula a dit…

Je suis fière de toi mon Obé...
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