lundi 13 avril 2009

L'amour et la passion

"La passion est une forme de l'amour qui refuse l'immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l'invente au besoin, pour mieux se resentir et s'exalter ". Denis De Rougemont

Comment reconnaître et différencier l'amour de la passion ?
C'est une grande question, que je ne suis hélas pas la seule à me poser. Je dois avouer que ces derniers temps, le bilan me pousse à dépoussiérer ce genre de vieux concepts afin de voir à quelle sauce je les mange à présent.
Je pense avoir vécu l'amour et la passion, mais je ne peux le dire qu'à posteriori. Je ne me rappelle honnêtement pas avoir dit être passionnée quand je l'étais, j'ai toujours pensé et dit : "Je suis amoureuse". Pas forcement toujours avec le neuneu rose... faut pas pousser non plus... Mais, c'est comme si la passion avait dans ma bouche une connotation négative. On peut claironner qu'on est amoureux... mais passionné ?... et ben non, ça se fait pas.
Passion rime avec destruction serait un raccourci un peu facile ? Pourquoi parle-t-on de crime passionnel et pas de meurtre amoureux ?
D'après moi, la passion c'est une forme violente d'amour. C'est une branche de l'arbre, et en matière de sentiment on ne choisit pas la branche sur laquelle on va s'asseoir... Ça n'est qu'une fois qu'on y est que l'on a le choix : s'y asseoir, scier la branche, fuir, se cacher... ou trouver des bananes...
La passion a un gros défaut, elle brûle beaucoup d'énergie, elle consume de l'intérieur et n'existe donc pas sans douleur. Certains disent que la passion se nourrit de l'absence, comme un passage à l'état de manque nécessaire ? le temps de recharger les batteries, de souffrir un peu afin de se rappeler combien on l'aime ?
La passion ne vient pas du coeur mais des entrailles, elle peut d'après moi pousser à bien plus de folie que l'amour. Si l'amour rend aveugle, la passion rend sourd... mais les deux peuvent rendre momentanément insensible aux coups.
Ce qui est difficile avec la passion, c est quelle ne peut pas être maîtrisée ou réfléchie mais par conséquent, contrairement à l'amour, elle ne s'affaiblit pas, elle s'éteint. Peut-être est ce le propre de la passion : brûler l'amour par les deux bouts.
L'amour... L'amour est un travail d'équilibriste dirigé par le coeur et ses sentiments... c'est difficile... mais pas impossible. Je ne dis pas qu'on ne souffre pas par amour, mais la douleur de la passion est plus amère, plus égoïste. Quand on souffre par amour, on est capable de penser au bonheur de l'autre avant le sien. On ne se nourrit pas de l'absence de l'autre, en amour partir... c'est mourir un peu.
Mais la frontière entre l'amour et la passion reste mince, il est donc difficile de les discerner, particulièrement quand on est porté par des sentiments très forts... Entre la douceur de l'amour et le piquant de la passion... si seulement on pouvait choisir... euh non... trop cornélien comme choix à faire! C'est déjà, bien assez compliqué pour ne pas s'ajouter le choix aux sentiments... comme si on avait le choix...
Vivre l'amour ou vivre la passion, le plus important (comme dirait mon confrère) c'est de le vivre. Ce qu'on en retient, c'est une forme particulièrement addictive de bien être ! Les joies et les peines en sont décuplées.
Pourtant, je persiste à vouloir identifier ces sentiments, j'étudie aussi ceux des autres, comme pour prévenir l'inévitable. J'ai beau être sur mes gardes, un de ces quatre ça me tombera dessus, je le sais... Mais pas avant m'être comprise.
Alors ? Amour ? Passion ? Maintenant que j'ai une petite idée réactualisée de ce que sont pour moi l'amour et la passion ... Qu'est ce que j'en attend ?

1 commentaire:

Alice Kara a dit…

Je suis d'accord avec toi... la passion se consume souvent trop vite pour laisser place à l'amour... la passion est nécessaire mais souvent destructrice... et seule l'expérience permet de la différencier de l'amour... les deux font vibrer... les deux peuvent détruire... mais les deux sont tellement bons... lol